Fiestas Patrias
Un petit mot pour les fameuses « Fiestas Patrias ». Celles-ci se déroulent les 28 et 29 juillet qui sont alors deux jours fériés pour l’indépendance du Pérou (28 Juillet 1821). Ces deux jours leur tiennent plus qu’à cœur. J’ai vécu ce moment un peu comme les fêtes de Noël. Il y a des drapeaux partout dans la ville, sur les maisons, aux fenêtres, sur les voitures, tout le monde porte un petit pin’s aux couleurs du Pérou. Comme pour l’Euro de foot en France, sauf qu’ici les drapeaux sont sortis à l’année ! Aussi, les péruviens sont très festifs, chaque semaine et selon la région, il va y avoir une occasion de faire la fête !
Je disais donc que, la journée du 28 juillet s’étend jusqu’au 29, mais c’est aussi l’occasion de commencer à faire la fête quasiment deux semaines avant ! Oui, oui. C’est un peu comme si nous commencions à fêter le 14 juillet, le 1er juillet. Et que nous nous souhaitions une joyeuse fête du 14 à tout le monde en arborant fièrement des drapeaux français un peu partout ! Le rêve ! Où les « Feliz fiestas patrias » sont dit comme les « joyeuses fêtes de Noël », ou « Bonne année ».
Pour les préparatifs c’est assez marrant. Tout le monde se précipite la veille au supermarché, comme toute veille de jour férié me direz-vous. Cependant, on pourrait penser que c’est la veille de Noël, puisque ce sont des courses pour un repas festif, les gens achètent des petits cadeaux de dernière minute, des chocolats, du vin… Assez sympa la préparation de Noël au mois de juillet. Quoi que je ne suis pas trop dépaysée par rapport à la saison puisque c’est l’hiver ! Bon il n’y a pas de neige non plus. En tout cas, c’est l’euphorie d’une veille de fête ! Nous sommes par exemple allés le mercredi 27 au soir au supermarché car il nous manquait quelques dernières décorations pour préparer la salle. Cela m’a permis de faire un petit tour dans le quartier et explorer un peu plus la ville qui est immense !
Nous voici donc le 28 juillet, jour-J !! Petit dej de fête, nous avons décoré la table la vielle, nappes aux couleurs du Pérou, bougies, set de table en tissu péruvien, petits drapeaux, bref le kitch ne tue pas dirons-nous.
Ensuite messe pour le pays (et un peu pour la France dans mon cœur). Après la célébration, nous nous sommes toutes installées devant la télé dans la grande salle, afin de suivre l’investiture du nouveau président péruvien, élu quelques semaines plus tôt en juin ; Pedro Pablo Kuczynski (PPK).
Pas très péruvien vous me direz, mais d’après notre cher ami Wikipédia ; « Son père, Máx Hans Kuczynski, était un médecin allemand, juif, d’ascendance polonaise, qui vint au Pérou pour fuir la montée du nazisme. Il s’installa en Amazonie, péruvienne avec sa femme, Madeleine Godard, fille d’un négociant français, Georges Godard, et de Louise Rose Baeschlin de nationalité suisse. Pedro Pablo est le cousin germain du réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard. » C’était la minute culture du jour ! Il va avoir 78 ans et est élu pour un mandat de 5 ans. Les promesses qu’il a annoncé lors de son discours de 40 minutes et d’après ce que j’en ai compris sont très positives pour le pays, l’éducation, la santé, les transports, le tourisme et surtout il a bien précisé qu’il serait intransigeant sur la corruption ! J’espère sincèrement que l’ensemble des points évoqués auront le temps de tous êtres abordés… Après la cérémonie, nous nous sommes installées pour le déjeuner ! C’est un traiteur qui a apporté le repas, car la cuisinière profite des fiestas patrias dans sa famille. De plus c’est un jour important, il faut donc un repas de fête ! Il se trouve que cette année il y avait l’investiture du nouveau président, mais sinon les autres années, le 28 est tout de même un jour férié pour l’indépendance du Pérou. Et le président assiste à la messe dans la cathédrale de la Plaza de Armas (celle en photo sur l’article précédant 😉 ).
Le jour suivant était alors le 2e jour de fiesta ! Celui-ci ressemble étroitement à notre 14 juillet ! En effet le président défile sur plusieurs kilomètres, sur l’une des avenues principales de la ville, puis rejoint la tribune présidentielle afin d’assister au défilé militaire. Fanfare, uniformes et tout le tralala. Nous l’avons suivi depuis la télé, car ce serait de la folie que de vouloir y aller en vrai.
Vous saurez donc ce que sont les Fiestas Patrias péruviennes maintenant.
Autrement, mes journées étaient remplies par différentes activités. Il se trouve que j’avais des amis, un français et deux péruviens à Lima. Après avoir visité le Pérou, Loïc, le français qui a fait la même école que moi allé rentrer en France. Je ne devais pas les rater, cela aurait trop dommage ! Nous avons tenté de nous retrouver mardi soir dernier, histoire de sortir et de tester les bars de Miraflores by night. Bon vous imaginez la tête des sœurs quand je leur ai expliqué que dans l’idéal je devais sortir à partir de 22h00… Bon même s’ils venaient me chercher devant et que ce sont des quartiers tranquilles, j’ai vite abandonné l’idée. J’avais vraiment super envie d’aller faire la fiesta avec eux, ça faisait 5 jours que je vivais dans une « maison retraite 4e âge » forcement un peu de jeunesse ne fait pas de mal. Bref, j’ai fais le deuil de ma soirée dans mon lit à 21h30. Cependant, rien ne m’empêcher de les voir la journée héhé !! Après avoir pris un bus toute seule comme une grande le lendemain, nous nous sommes retrouvés dans le quartier de Miraflores. Plus précisément dans un restaurant qui sert de la cuisine typiquement péruvienne : La Panchita. A vrai dire, l’heure d’attente pour avoir une table valait vraiment le coup ! Nous avons pu goûter ou re-tester bon nombre de spécialités que nous avons tous partagées. J’ai enfin pu prendre le fameux « Pisco Sour » ! C’est un cocktail réalisé à base de Pisco, alcool national à lui-même à base de liqueur de raisin. On y retrouve également du citron vert, du sucre de canne, de la cannelle et du blanc d’œuf (c’est courant dans les cocktails) afin de donner une émulsion extraordinaire ! Déjà là, rien qu’avec cela j’étais trop contente !
Après les plats arrivent, 1 puis 2,… puis 3 ! On n’en peu plus ! Un pti dessert ? pas possible… Toutes ces saveurs, c’est vraiment incroyable ! Maïs & pommes de terre sous toutes leurs formes, sauce à la cacahuète, poivrons, oignons, œufs durs, olives, riz, une multitude de viandes, boudins, brochettes,… « causas con pollo », « salsa huancaina », « tamal », « pachamanca ». Voilà voilà !
Petite explication de ce qu’est la Pachamanca ici : http://www.voyageperou.info/la-pachamanca/ .
Une fois tout terminé, parce que oui, en tant que bon français nous ne devions rien laisser dans les plats, nous avons pris une petite photo souvenir. Cela m’a fait super plaisir de les revoir en tout cas, nous avons passé un super moment et ça m’a sacrement changé des chez les sœurs aussi !
Sinon je donne quelques cours de conversation de français à une sœur. En effet, les ursulines organisent une rencontre entre sœurs en Australie en septembre. Sr Maria qui est d’origine polonaise et qui est ici depuis de nombreuses années représentera les provinces du Pérou & du Chili. Il a été demandé aux sœurs de maîtriser soit l’anglais soit le français. Quel beau choix que d’avoir sélectionné le français, mais peut être que l’anglais aurait été plus facile pour elle. Enfin elle avait déjà suivi des cours avant et elle se débrouille sacrement bien ! Par contre ce n’est pas avec cette sœur que je progresse beaucoup en espagnol, quoi que, on se fait un mix des deux langues. Je l’aide aussi pour l’écriture, car elle doit échanger des mails en français, préparer les vêpres pour un soir… en tout cas nous nous occupons bien.
Nous allons aussi nous promener dans le quartier afin de pouvoir discuter en français et pour que je sorte un peu. Je suis contente de voir ce qu’il se passe dans cette ville ! Nous nous sommes rendues au « Bosque El Olivar » à 5 minutes de la communauté. C’est un parc de 23 hectares où sont plantés plus de 1675 oliviers !
Un autre jour nous sommes allées « voir » la mer. Comme nous discutions beaucoup et après quelques détours, nous avons effectivement aperçu la mer mais « d’en haut ». Car Lima se trouve sur une sorte de falaise. En bas de celle-ci se trouve une route qui contourne une partie de la ville et que l’on pourrait définir comme un périphérique. Il est possible d’accéder au bord de mer à pied par des escaliers.
Dimanche après-midi, la belle affaire, il faisait beau, et « chaud » (18°C). Nous en avons profité pour descendre au bord de l’Océan Pacifique ! Nous prenons la voiture des sœurs, car le dimanche il n’y a pas trop de trafic. Nous emmenons Sr Pia (celle qui dessine et qui a juste 92 ans) trop contente d’aller prendre l’air ! Une fois arrivées, Sr Pia reste dans la voiture assise sur le siège passager, et elle admire la mer. C’est plus simple pour elle de rester dans le carrosse. Sr Maria achète des glaces, et Sr. Pia me fait vraiment rire. Elle est là tout sourire, toute contente, assise dans la voiture face à l’océan, en train de manger sa glace, elle est trop mignonne et en plus le soleil est au rendez-vous. Comme quoi les choses simples nous apportent tant de joie, seulement parfois on ne le réalise pas. Mais la si si !
Ensuite, les sœurs reprennent le chemin du retour, tandis que moi je suis toute seule et je vais pouvoir voguer dans le quartier de Barranco, que je ne connais pas encore. Vous n’imaginez pas ma joie ! Je vais marcher, me laisser guider selon mes envies, mon instinct, dans cette grande, immense, ville qu’est Lima ! Je chantonne, vois pleins de belles choses partout, je fais la touriste en prenant pleins de photos. J’observe les rues, les gens, les autres touristes, les boutiques, les maisons, les arbres… Barranco est décrit comme le quartier bohème de Lima. Il a su garder sa typicité, avec des vieilles façades colorées, il y a de nombreuses galeries d’art, car c’était le quartier des artistes. C’est un lieu qui monte en flèche, on retrouve des maisons anciennes comme des immeubles flambant neufs avec vue sur l’océan. Au milieu de tout cela des parapentes rasent la falaise. Il y a aussi des petits parcs, des rues étroites, des bougainvilliers en fleurs splendides.
Ce qu’il y a d’assez drôle, c’est qu’en me laissant guider je suis passée sur le fameux « pont des soupirs » réputé dans le quartier. J’ai suis également tombée par hasard sur un l’hôtel sur lequel je m’étais renseigné le matin même sur internet pour une éventuelle idée de stage (que je dois faire après le Pérou… lalala). Je marchais tranquillement et prenais en photo des façades. J’en trouve une particulièrement jolie et décide de m’en approcher un peu plus. Et pof, c’était la façade de l’hôtel « B ». Le Relais & Châteaux de 17 chambres que j’avais vu quelques heures avant à peine en photo sur mon ordi ! Improbable ! Je l’aurais cherché je ne l’aurais pas trouvé. Bon du coup je suis rentrée pour aller me renseigner et demander une plaquette, ça ne coûte rien de voir de belle choses.
Je continue ma promenade le long de la côte, qui est jonchée d’immeubles tous neufs, avec une vue improbable sur l’océan. Je rejoins le quartier de Miraflores et je remarque sur le gps de mon téléphone (y a pas à dire, c’est super pratique) que je suis à côté du Belmond Miraflores Park. Un cinq étoiles de 80 suites, dont une élève de mon école à réalisé un stage de fin d’études il y a 2 mois. Là aussi, je rentre afin de voir le lobby qui est immense. Rien à voir avec le « B ». Je fais un petit tour, récupère une plaquette et puis voila. Pour avoir travaillé en réception dans ce genre d’établissements, il n’est pas du tout anodin de voir des personnes curieuses. Le tout étant qu’il faut prendre un air décontracté et ne croyais pas que tout le monde vous regarde, ils ont souvent les yeux rivés sur leur écran ou sont occupés au téléphone.
Bilan de la journée, j’ai fais mon petit tour, j’ai visité deux hôtels, tout va bien, je peux alors rentrer. Je marche donc en direction de la rue principale pour prendre un taxi, lorsqu’il y en a un qui klaxon. C’est la technique pour savoir si vous avez besoin d’un taxi, c’est normal. Il tombe à pique, je lui donne ma destination, et lui demande le prix, je pensais m’en sortir pour 15-20 soles. Pas du tout, le gars, enfin le papy me propose la course pour 10 soles (2,60€) ! Cool ! On vient me chercher et c’est moins cher que ce que je pensais ! Trop bien ! Il faut dire que les transports ne sont vraiment pas chers ! C’est pour cela que je n’ai pas hésité à prendre un taxi plutôt que de galérer avec un bus !
A très bientôt pour la suite !
Margarita
aupaysdeslamasblog 